ghost – La sorcière enquête. https://xn--lasorcireenqute-0mb4b.com Le blog d'une meuf qui aime les trucs bizarres. Mon, 08 Apr 2019 20:29:50 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 133626059 VISITER LONDRES EN UNE SEMAINE PENDANT HALLOWEEN : les incontournables et les lieux insolites. https://xn--lasorcireenqute-0mb4b.com/visiter-londres-en-une-semaine-pendant-halloween-les-incontournables-et-les-lieux-insolites/ https://xn--lasorcireenqute-0mb4b.com/visiter-londres-en-une-semaine-pendant-halloween-les-incontournables-et-les-lieux-insolites/#comments Wed, 08 Nov 2017 21:12:45 +0000 https://xn--lasorcireenqute-0mb4b.com/?p=795 Comme un tas de monde, j’adore Londres. On peut sortir en boite de nuit en étant habillé comme un sac, il est possible de manger des hamburgers à 3 heures du matin et la culture rock est omniprésente. J’ai eu la chance de passer une semaine dans cette ville, et je vais tenter de vous résumer mon escapade.… Read More VISITER LONDRES EN UNE SEMAINE PENDANT HALLOWEEN : les incontournables et les lieux insolites.

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Comme un tas de monde, j’adore Londres. On peut sortir en boite de nuit en étant habillé comme un sac, il est possible de manger des hamburgers à 3 heures du matin et la culture rock est omniprésente. J’ai eu la chance de passer une semaine dans cette ville, et je vais tenter de vous résumer mon escapade. Cela pourra peut être vous donner des idées, si vous aussi, vous prévoyez de passer du temps là bas ( ça marche également, si vous n’y allez pas, mais que vous avez envie de voyager par procuration).

1- LES PREPARATIFS.

  • Comment s’y rendre?

Pour ma part, j’ai préféré partir en train, via l’Eurostar. En s’y prenant  3 mois à l’avance, il possible de s’en sortir pour environ 120 euros aller-retour, sans aucune réduction ( eh oui, j’ai fait le deuil de ma carte SNCF 12-27 ans ). En effet, j’ai pris cette alternative plutôt que de partir en avion, car j’étais hébergée par un ami, qui habite à une station de métro de la gare St Pancras. En plus, j’avais la flemme de me taper plus d’une heure et demi de RER pour arriver à l’aéroport, mais sachez que cela peut être  intéressant au niveau des tarifs.

Si vous n’avez peur de rien, vous pouvez aussi prendre le bus ou  aller sur des sites de covoiturage, qui proposent des trajets pour vous rendre au Royaume-Uni. Sachez que si vous n’avez pas de passeport, une pièce d’identité suffit, même si les anglais sont sortis de l’Union Européenne.

  • Où dormir?

Sur ce sujet, je ne vais pas vous être d’une aide très précieuse, sachant que j’étais logée dans le quartier d’Islington, dans le centre de Londres, par un ami. En revanche, lors de ma dernière visite dans cette ville, (qui remonte à au moins 5 ans), on avait dormi dans des dortoirs d’auberges de jeunesse miteuses, pour environ 35 euros la nuit. On avait réservé via Booking, histoire d’être originaux. Mais bon, il existe un tas d’autres moyens comme le Couchsurfing par exemple ( moi, je ne l’ai jamais fait seule, on va chez des inconnus quand même, faut pas déconner).

  • Comment se déplacer dans la ville?

Les transports en commun londoniens sont assez chers : pour une semaine, j’ai déboursé à peu près 40 livres en prenant une carte Oyster (disponible dans tous les distributeurs présents dans les stations de métro). J’ai choisi cette option, car on m’a dit que c’était celle qui était la plus économique. Si vous connaissez d’autres formules qui sont plus avantageuses, je suis preneuse. En tout cas, sachez que c’est un budget à part entière.

Si vous voulez économiser, notez que le bus est un peu moins onéreux que le métro. En plus, vous pourrez monter au deuxième étage ( il y a vraiment que les gogos de touristes comme moi, qui sont contents d’être en haut).

Un beau bus…
Une belle station de métro.

Si vous me ressemblez et que vous faites tout à l’arrache, vous n’aurez surement pas prévu vos itinéraires à l’avance. C’est pas grave, vous pouvez trouver des plans de métro un peu partout. Par contre, préparez vous plus consciencieusement, si vous  n’avez pas l’habitude de voyager et/ou de prendre les transports en commun dans une grande ville : cela vous rassurera et vous évitera de perdre du temps à vous paumer. En plus, maintenant, on peut enfin utiliser son forfait Internet en Europe, ce qui va vous sauver la vie à de nombreuses reprises…

  • Comment payer?

C’est le grand dilemme : comment faire des économies sur les frais de change?  Dans mon cas, ma banque a prélevé environ 50 centimes à chaque utilisation de ma carte bleue et les bureaux de change vous prennent autour de 7 euros pour transformer vos euros en livres. En gros, c’est inutile de convertir 50 euros avant de partir, car vous vous retrouvez au final  avec  30 livres  ( j’exagère à peine), et vous allez être bien dégoutés.

Si vous avez besoin de liquidités, retirez plutôt à un distributeur directement sur place (ne multipliez pas les opérations, en prenant une seule fois une « grosse somme »). Utilisez votre carte avec parcimonie pour le reste, et vous devrez ne pas avoir trop de frais parasites.

2-LES VISITES INSOLITES

J’ai fait un repérage des trucs originaux à voir, en me basant sur le livre « Londres insolite et secrète ».

Bien, mais pas fiable à 100%…

Cet ouvrage donne certes, de bonnes idées pour sortir des sentiers battus, mais j’ai eu quelques déconvenues :

-Je me faisais une joie d’aller visiter l’Hunterian Museum. La description vendait du rêve : « Des rangées de choses en vrac dans des bocaux confèrent à l’endroit une atmosphère digne d’un film de Frankenstein ».  Manque de chance, lorsque je suis arrivée, je suis tombée sur ça…

Dans le cul…

-Les informations sur le musée Sir John Soane ne sont pas les mêmes que sur le site Internet. Dans le livre, il est indiqué qu’il est ouvert à partir du mardi, tandis que le site web du musée précise que l’endroit ouvre ses portes à compter du mercredi. Dans le doute, je m’y suis pointée le mercredi ( à la base, j’avais bien sûr prévu d’y aller le mardi).

La morale de cette histoire, c’est qu’il faut préparer ses visites et multiplier ses sources d’informations, pour ne pas se retrouver comme une conne, avec des infos en carton. Bon, j’ai quand même réussi à faire un tas de trucs sympas comme :

  • « Sur les traces de Jack l’éventreur ».

Pour environ 16 livres, vous allez pouvoir revivre les crimes commis par Jack l’éventreur, l’un des plus célèbres  serial killers de tous les temps. La visite dure presque deux heures, dans le quartier de Whitechapel. Le guide vous donnera un tas d’anecdotes sur ces évènements  macabres qui ont défrayé la chronique. Il vous brossera aussi le contexte économique et social de cette époque. Encore de nos jours, la véritable identité de Jack l’éventreur reste un mystère. Certains ont même désigné comme coupable, un singe qui s’était évadé d’un zoo, quelques semaines avant les premiers meurtres! Bref, j’ai vraiment adoré.

Ne stressez pas, si vous êtes une quiche en anglais ( comme moi) : je suis arrivée à tout comprendre sans transpirer, donc c’est possible. En effet, le guide avait une élocution et un vocabulaire adaptés à des visiteurs étrangers. C’est vraiment un truc que je vous recommande. Réservez votre billet par Internet . Vous n’avez même pas besoin d’imprimer votre ticket : téléchargez-le sur votre téléphone.

  • Le « Ghost bus tour ».

J’ai également bookée cette activité sur le net. C’est une visite d’un peu plus d’une heure, à bord d’un bus digne des films d’Harry Potter. Ainsi, vous allez pouvoir découvrir les lieux témoins des histoires les plus glauques de Londres : meurtres, cadavres et fantômes vous attendent au tournant. Tout est très scénarisé, car ce sont des acteurs qui vous accompagnent. Le seul inconvénient, c’est que vous devez avoir un bon niveau d’anglais pour comprendre toutes les anecdotes : si ce n’est pas votre cas, le temps risque d’être long…

On m’a raconté que dans d’autres villes, les passagers descendaient du bus, à tous les endroits morbides évoqués lors de la visite. Pas à Londres. Sachez qu’il vous faudra débourser environ 25 livres pour monter à bord du nécrobus. Idem que pour la visite précédente, vous n’avez pas besoin d’imprimer votre ticket, mais ayez le sur votre téléphone.

  • Le cimetière d’Highgate.

C’est certainement le cimetière le plus connu de Londres, en partie grâce à son célèbre pensionnaire,  Karl Marx. Les parties les plus sauvages, sont vraiment intéressantes. Si vous aimez l’art funéraire, ce lieu est un incontournable. Par contre, vous ne pourrez visiter qu’une partie du cimetière, l’autre n’est pas ouverte au public en ce moment. Comptez 4 euros l’entrée tout de même. Tout se paye dans la vie!

 

 

 

  • Le cimetière de Nunhead.

Il est un peu éloigné du centre de Londres, donc si vous n’êtes que moyennement motivés par ce genre de lieu, ne perdez pas votre temps. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est un endroit très vivant : les gens vont y promener leur chien et faire leur jogging. En effet, certaines zones sont en pleine forêt ( avec de vieilles tombes qui jalonnent notre chemin!). C’est un très beau cimetière et en plus, l’entrée est gratuite.

  • Le Musée des Curiosités.

C’est vraiment un de mes endroits préférés à Londres. Pour y accéder, vous devez passer par un bar sombre, rempli d’animaux empaillés. Après avoir payé 5 euros, un escalier très étroit vous mènera jusqu’au musée. Au programme, vous pouvez y voir toutes sortes de curiosités : taxidermie, squelettes, objets ésotériques et sexe sont au centre de véritables mises en scène, protégées par des vitrines. En plus, c’est drôle. Je suis fan.

  • Le musée Sir John Soane.

Dans une grande maison pleine de recoins, vous pourrez admirez des statues antiques, des vieux livres et des pièces datant de l’Egypte ancienne. L’entrée est gratuite : la visite est intéressante pour ceux qui aiment les vieilles pierres et les vieux tableaux. Je n’ai pas d’images à vous montrer car les photographies sont interdites à l’intérieur. Tant pis, ça vous laissera la surprise.

3- LES VISITES « INCONTOURNABLES ».

  • Camden Town.

Je ne suis pas originale : pour moi, c’est  un lieu INCONTOURNABLE. Il y a vraiment des perles dans ce marché : des babioles « vintage », des fringues et des accessoires rock’n roll, des vieux bouquins, des affiches d’artistes, des concerts, un immense magasin Doc Martens et de la nourriture des quatre coins du monde. Vous ne pourrez pas louper le  magasin où l’on peut voir des gens danser,  le célèbre Cyberdog ( qui est à la fois un sex shop et un commerce de vêtements futuristes). Prévoyez du cash avant d’y aller, parce que pour moi, la tentation est plus grande que dans les rues d’Oxford Street.

  • Piccadilly.

C’est le centre touristique de London. Si cela vous tente, le quartier chinois est juste à côté.

  • Covent Garden.

C’est un grand marché couvert, où vous aurez aussi envie de claquer tout votre argent. Les enseignes qui y sont présentes sont plus conventionnelles qu’à Camden Town.

 

4-LA BOUFFE.

  • Balans Soho Society.

Il est situé dans le quartier de Soho, qui est idéal pour faire la fête. C’est un restaurant, où vous pouvez manger à 2 heures du matin, dans un décor un peu rococco. Des belles tapisseries bleutées à la Marie- Antoinette et des miroirs argentés ornent les murs ( il y aussi deux ou trois tableaux de nanas à poil, mais c’est un détail). S’il y a de la place, vous pouvez rentrer tant que vous marchez droit. Je vous le recommande vraiment.

  • Le milk shake à l’oréo du Byron.

Moi qui suis pas fan des milk shake, j’ai eu un orgasme gustatif. Mais bon, c’est chacun ses goûts.

 

  • Mes fast foods préférés : le Shake Shack et Five Guys.

Si vous aimez la malbouffe, vous ne pourrez pas louper ces deux enseignes. Elles sont omniprésentes. Allez y faire un tour, mais après ça, vous allez trouver que le Mac do, c’est vraiment de la merde (ok, on le savait déjà).

  • Un repas dans des bulles illuminées : allez au Coppa!

Je n’y ai pas dîné parce que j’avais la flemme de faire la queue, donc j’ai juste pris quelques photos, comme une bolosse. Par contre, si vous êtes courageux, allez y juste pour le cadre, c’est magnifique. Vous mangez dehors sans vous geler les couilles : le rêve…

 

5- LES VISITES A FAIRE POUR UN PROCHAIN SEJOUR.

  • God’s own Junkyard.

Thé et néons roses.

  • Barts Pathology museum.

Un musée pleins de bocaux contenant des trucs chelous…

  • Le cimetière des animaux d’Hyde Park.

A réserver à l’avance.

  • Baps Shri Swaminarayan Mandir.

Le plus grand temple hindou en dehors de l’Inde.

  • Faire les magasins à Oxford Street.

C’est mon côté sombre…

  • London Bridge Experience.

Une attraction pour flipper.

  • Le musée d’Histoire naturelle.

Et son énorme squelette de dinosaure!

  • Les studios d’Harry Potter.

La BASE!

C’est ici que je vous quitte.

Bisous!

 

 

 

 

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EMILE TIZANE, LE GENDARME CHASSEUR DE FANTOMES MADE IN FRANCE. https://xn--lasorcireenqute-0mb4b.com/emile-tizane-le-gendarme-chasseur-de-fantomes-francais-une-histoire-contee-par-m-baudouin-dans-les-forces-de-lordre-invisible/ https://xn--lasorcireenqute-0mb4b.com/emile-tizane-le-gendarme-chasseur-de-fantomes-francais-une-histoire-contee-par-m-baudouin-dans-les-forces-de-lordre-invisible/#respond Fri, 01 Sep 2017 00:02:27 +0000 https://xn--lasorcireenqute-0mb4b.com/?p=387 « Officier d’intelligence moyenne, travaille consciencieusement, a des connaissances générales convenables, s’intéresse aux sciences occultes ». C’est le genre de rapport presque banal qui accompagne le dossier du gendarme Emile Tizané. Je dis bien « presque banal », car la dernière partie du paragraphe ( « s’intéresse aux sciences occultes ») relève le niveau : c’est celle qui nous intéressera ici, et que Philippe… Read More EMILE TIZANE, LE GENDARME CHASSEUR DE FANTOMES MADE IN FRANCE.

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« Officier d’intelligence moyenne, travaille consciencieusement, a des connaissances générales convenables, s’intéresse aux sciences occultes ». C’est le genre de rapport presque banal qui accompagne le dossier du gendarme Emile Tizané.

Je dis bien « presque banal », car la dernière partie du paragraphe ( « s’intéresse aux sciences occultes ») relève le niveau : c’est celle qui nous intéressera ici, et que Philippe Baudouin traite dans le livre « Les forces de l’ordre invisible », publié aux éditions Le murmure. A la lecture de cette note rédigée par un de ses supérieurs,  il est possible de se faire une idée du combat quotidien que mena cet homme, lorsque ses activités de « ghosthunter » furent rendues publiques…

Ce livre coûte 39 euros, mais il est beautiful.

Ce gendarme arpentera les bleds paumés de France et de Navarre pendant 50 ans, accourant à chaque signalement de phénomène surnaturel se produisant au sein des foyers. Car oui, il deviendra un spécialiste des maisons dites hantées : il étudiera environ 300 cas de hantise dans toute sa carrière.  A partir de sa première enquête chez la famille Rozier en 1930, il amassera des preuves de façon obsessionnelle pour faire reconnaître juridiquement ces manifestations.

Souvent en marge de sa hiérarchie, il effectuera ses recherches avec une discrétion toute relative car  « on ne croit pas encore aux fantômes dans la gendarmerie ». Tel un héros solitaire, il se fixera comme mission de rétablir le calme sur les lieux hantés par tous les moyens légaux. Toute sa vie professionnelle, il souffrira d’un manque de reconnaissance de la part de ses pairs, malgré de multiples tentatives pour alerter la gendarmerie sur le sujet. En vain. Peu lui importe. On  doit  lui reconnaître une persévérance incroyable car il consacrera une partie de son existence au paranormal, même si fatalement « cette enquête devra être considérée comme n’étant jamais terminée ».

1-QUI EST IL?

Fils d’un gendarme et d’une ménagère, il nait le 29 juin 1901 en Algérie. C’est dans ses jeunes années,qu’il commença à se prendre de passion pour le surnaturel. Il découvrit le spiritisme, la télépathie… Il pratiqua les tables tournantes, le oui-ja ou encore l’écriture automatique. Il fut probablement convaincu du bien fondé de ces pratiques, le jour où il réussit à communiquer avec l’esprit d’un ami décédé. C’est peut être là que naquit sa vocation de chasseur de fantôme, qui sait?

Bon, toutes ces expériences, c’est bien sympa, mais dans le monde réel, il faut travailler. Après quelques allers retours entre la France et son pays natal, il intègre l’Ecole des officiers de Versailles en 1928, où il sera poussé bon gré, mal gré vers la gendarmerie. Bien qu’un peu dégouté, il décida d’en tirer profit pour s’adonner à la chasse aux fantômes : « J’appartenais donc à la gendarmerie mais, déçu à l’origine, j’étais prêt à profiter de mes fonctions pour m’adonner immédiatement à une tâche passionnantes entre toutes : les enquêtes dans les maisons hantées ». C’est ainsi qu’il commença sa double vie, à savoir, gendarme le jour et ghosthunter la nuit. Côté vie amoureuse, ses activités ne l’empêchèrent pas de prendre Jeanne Bidaud pour épouse en 1932 et d’avoir 3 enfants.

Coucou, c’est moi Emile Tizané. Photo issue du livre « Les forces de l’ordre invisible » éditions le murmure.

Sa première affaire surnaturelle a lieu en 1930, chez les époux Rozier et leur fille Marguerite. Pour lui, les faits sont là : on trouve des objets brisés, la jeune fille porte des traces de coups. Et ce cas fut le premier d’une longue série. Obnubilé par le maintien de l’ordre, il cherchera à ramener le calme chez les familles vivant ce qu’il qualifiera  des « petites hantises ». Ses investigations hors normes ne sont pas sans conséquences sur sa vie privée : elles contaminent même sa vie familiale, comme il l’avoue lui même : « Chaque fois que j’entreprends l’étude d’un nouveau cas sérieux, je note chez mes enfants des insomnies totales… Dès que j’abandonnais ou que j’avais terminé mon travail, mon fils reprenait ses nuits de sommeil ».

Dans la deuxième partie de sa vie, il publiera de nombreux ouvrages grâce aux informations collectées lors de ses recherches :

-1951 : « Sur la piste de l’homme inconnu ».

-1962 : « L’Hôte inconnu dans le crime sans cause ».

-1971 : « Il n’y a pas de maisons hantés? Journal d’un enquêteur incrédule de 1925 à 1933 ».

-1977 : « Les Apparitions de la Vierge : un enquêteur laic s’interroge », « Le Mystère des maisons hantées ».

Emile, l’écrivain. Photo issue du livre « Les forces de l’ordre invisible » éditions le murmure.

-1980 : « Les Agressions de l’invisible : voyage entre deux mondes ».

A sa retraite, il continuera à s’intéresser au domaine de l’étrange et surtout à l’ufologie. Malheureusement, les manifestations bizarres reprennent de plus belle à son domicile. Il aura même des coups de fil d’un extraterrestre qui lui ordonnera d’écrire un livre sur lui. Normal. Peut être est ce également lié à ses fréquentations douteuses, comme sa pote, la médium Rolande, qui ne le lâchait pas d’une semelle.  Il meurt d’un cancer en 1982.

Elle est chelou cette Rolande… Photo issue du livre « Les forces de l’ordre invisible » éditions le murmure.

 

2-LE PIONNIER DE l’INVESTIGATION PARANORMALE.

Cela peut paraître incroyable, mais les histoires de maisons hantées sont encore bien vivaces dans la France rurale de la première moitié du 20ème siècle : la sorcellerie et les fantômes font partie du paysage. Des incendies qui ravagent des fermes sont attribués à des forces occultes, comme dans l’affaire de la famille Flet, qui a eu lieu à Raucourt dans la Somme en 1942.

C’est sans doute pour être plus proche du quotidien de la population, en bon gendarme qu’il était, qu’il se concentrera sur ce qu’il appelle « les petites hantises » et délaissera les histoires légendaires de châteaux hantés qui font partie de la famille « des grandes hantises« .

Pour lui, « les petites hantises » sont « l’ensemble des manifestations occasionnelles » « pouvant être de très courte durée provoquées par un poltergeist ou l’un de ses semblables ». C’est une force qui s’installe dans un lieu, dans l’intention de faire du mal. L’esprit, tel un délinquant peut provoquer des phénomènes aussi bien en intérieur qu’en extérieur : projectiles qui cassent des toitures, objets brisés,  coups et plus rarement incendies de logements. Dans sa vision du paranormal, deux types de forces coexistent : la Délinquance ( menaçante comme le poltergeist) ou la Prévenance ( bienveillante comme les apparitions de la Vierge).

Bof, aucun interêt pour Tizané…

Au cours de ses investigations, Tizané relèvera quelques caractéristiques communes aux maisons hantées comme : des coups sourds frappés, des portes qui s’ouvrent, des bruits divers (des pas…), des paroles humaines, des cris d’animaux, un souffle glacé, des odeurs, des objets déplacés qui peuvent passer à travers les murs, des personnes projetées, des pluies de projectiles sur la maison…

Pour le gendarme, il n’y a pas de doute : il faut prendre en charge ses manifestations hostiles car leurs conséquences sont réelles. En voici quelques unes :

-l’abandon du logement ( comme ce fut le cas de  la famille Rozier qui déménagea pour échapper aux phénomènes d’hantises),

-les victimes déposent une plainte contre « Inconnu »,

-les « hantés » portent plainte contre une personne dont on soupçonne qu’elle est à l’origine des troubles ( plainte contre quelqu’un ayant jeté un sort par exemple),

-enfin, dans le meilleur des cas, les phénomènes cessent d’eux mêmes et la situation s’arrange pour les habitants.

Pour combattre les fantômes récalcitrants, il se lance alors dans une quête quasi impossible : prouver ce qui se manifeste de façon invisible. Tel un loup solitaire, il réalise ses enquêtes pour son propre compte, sans rémunération à la clef. Pour la beauté du geste en fait. Au fur et à mesure, il développera de véritables techniques d’investigations qui sont sans surprise, un savant mélange des méthodes utilisées en gendarmerie et en spiritisme : l’écriture automatique, l’hypnose, le oui-ja, le recueil de témoignage, l’étude comportementale, les techniques d’interrogatoire ou encore la photographie.

Le gendarme a de l’espoir car il souhaite donner naissance à des forces de l’ordre idéales, celles qui arriveraient à voir l’invisible. C’est bien d’avoir essayé mais sa tentative se solda par un bide monumental.

3-UN ENQUETEUR OBSESSIONNEL.

Tizané se lance dans un créneau qu’il est le seul à occuper : apporter des réponses policières et juridiques à des phénomènes paranormaux. Pour arriver a ses fins, il se base sur l’article 64 du Code Pénal « Il n’y a ni crime, ni délit lorsque le prévenu était en état de démence au moment de l’action ou lorsqu’il était contraint par une force à laquelle il n’a pas pu résister ». Etant donné qu’un humain est souvent au centre des phénomènes occultes, ce dernier serait irresponsable, car manipulé par une entité surnaturelle qui le dépasse. Ainsi, l’esprit frappeur s’apparente à un délinquant, qu’il faut traiter comme tel.

Son arme principale pour convaincre sa hiérarchie de l’utilité de sa démarche est l’accumulation d’archives de toutes sortes : notes numérotées avec cachet de l’auteur ( à la façon des archives judiciaires), croquis, procès verbaux, liste des témoins,  Cette obsession dans l’accumulation de documents le mènera à la limite de la folie, quitte à tout détruire. Dire qu’en juillet 1944, il pensa jeter ses dossiers au feu… Cela aurait été un beau gachis…

Quand je vous dit qu’il accumulait des archives… Photo issue du livre « Les forces de l’ordre invisible » éditions le murmure.

Outre la publication d’ouvrages à partir des années 1950, il dressera une carte de la France hantée grâce à la compilation d’informations venant des journaux ou encore des casernes.

Il cherchera à tout prix à ce que ses preuves soient crédibles pour sa hiérarchie car son but était de  » réformer le système de l’intérieur, quitte à retourner ses propres armes contre lui ». Il fit une tentative en 1937, en faisant un rapport à ses supérieurs  sur « la nécessité qui parait s’imposer de soumettre aux officiers de l’Armée la solution à adopter pour mettre fin dans certains cas à des phénomènes dits « occultes » ». Malheureusement pour lui, il se heurta à un mur et son initiative se solda par un gros flop. Pauvre Tizané…

4-LE CAS QUI AURAIT PU LUI APPORTER LA GLOIRE : FRONTENAY-ROHAN-ROHAN.

Ce 26 novembre 1943, notre gendarme est alerté d’une affaire de maison hantée dans un endroit au nom improbable, nommé Frontenay-Rohan-Rohan. Grâce à cet appel, il sent qu’il peut enfin toucher les étoiles : il veut être présent sur les lieux dès les premières manifestations du poltergeist. Ce cas sonne dans la tête de Tizané comme l’heure de la reconnaissance tant attendue. Il pourra peut être stopper par la même occasion, les railleries qu’il entend quotidiennement au boulot. Pour une fois, il obtient  l’autorisation de sa hiérarchie pour se rendre chez la famille Auché. Il est temps car tout le village est en émoi.

Welcome à Frontenay-Rohan-Rohan les gars.

En effet, les manifestations à Frontenay-Rohan-Rohan se multiplient. Un manteau se promène, les boites dansent, un fourneau à charbon se déplace, le sucre marche, une fillette est prisonnière de ses draps etcLa chaise de la jeune fille a même été soulevée dans les airs et des mains invisibles l’auraient projetée sur le sol. Tizané prend cette affaire au sérieux et se donne à 100%. Il décide donc de passer une première nuit sur place. Lors de son enquête, Tizané observera :

-un déplacement d’un moulin à café et d’une boite de métal,

-la destruction d’abat jour,

-la disparition de ses gants et de sa cravate,

-la lévitation de son képi.

Dans un premier temps, il essaie de confondre un éventuel mystificateur. Il a de sérieux doutes sur la fille du couple Auché, Ginette, 15 ans. Pour lui, l’adolescente  semble catalyser autour d’elle tous ces phénomènes.  Il pense qu’elle « sert d’intermédiaire dans la maison hantée au même titre que le médium ». C’est « le sujet épicentre ».

Pour faire de la psychologie à deux balles,  on constate que le gendarme a du mal avec les jeunes filles. Il les tient souvent pour responsable des dégâts provoqués dans les maisons hantées. Leurs prétendus pouvoirs médiumniques ébranlent le foyer et alimentent ainsi , sa vision rétrograde de la femme . Pour information, il arriva à expliquer les comportements exhibitionnistes d’un homme en mettant en cause des fillettes (qu’il juge dépravées) qui auraient pris le contrôle de son esprit. Donc, rien d’étonnant à ce que la petite Ginette soit dans sa ligne de mire…

Pour la tester, Tizané lui fait faire de l’écriture automatique et du oui-ja. Et cela semble fonctionner.  Un esprit masculin laissa comme message pour la grand mère : « Je la tuerai au coin d’une rue… Je lui ferai gallipète… Je veux la battre à grands coups de balai… Je veux qu’elle souffre… Je voudrais que Ginette danse toute nue, tout de suite ».

Petit vicieux! Photo issue du livre « Les forces de l’ordre invisible » éditions le murmure.

Après ce message, la table de oui-ja se renverse et laisse un message qui mettra un point final aux phénomènes paranormaux : « Je veux que vous restiez toute la nuit; si vous partez, je casse tout; je vous dit qu’il ne se passera rien dans le nuit, vous pouvez dormir tranquille ». Ginette sera écartée de la maison le lendemain. Elle avouera à un psychiatre avoir été à l’origine des phénomènes,  pour se rétracter ensuite. Tizané souhaite faire jurisprudence avec Ginette et l’article 64 du Code Pénal à savoir : « Il n’y a ni crime, ni délit lorsque le prévenu était en état de démence au moment de l’action ou lorsqu’il était contraint par une force à laquelle il n’a pas pu résister ». . Mais il récupère juste un avertissement du commandant de Légion. Voilà.

La Guerre Mondiale de 1939-1945 ne stoppe pas les recherches du gendarme. Malgré une étroite surveillance par Vichy de tout ce qui touche au paranormal, on peut voir un regain d’intérêt pour l’occulte dans la population ( dans l’espoir de compenser les craintes liées à la guerre sans doute). C’est lors de cette période noire que l’on peut voir une facette plus sombre de notre chasseur de fantôme.

5-LE VERITABLE COTE OBSCUR DU GENDARME.

Dans ce dernier paragraphe, je vais un peu casser l’ambiance, mais c’est important de faire un rapport complet sur le personnage. En 1944, en tant que gendarme, il enverra au camp de concentration d’Auschwitz, la jeune Ida Grinspan, 14 ans. En effet, la brigade du capitaine Tizané a été mobilisée pour des arrestations de juifs. Elle en sortira heureusement vivante, mais aura un choc lorsqu’elle le verra à la télévision en 1970, parler tranquillement de maisons hantées.

Lors de la guerre la position d’Emile Tizané est controversée. Il aurait eu  des contacts avec des chefs résistants en 1942 et aurait emprisonné 5 soldats allemands. En même temps, il eut des correspondants douteux, comme le Docteur Carrel, dont la renommée ne l’empêchera pas d’avoir des penchants antisémites. Voilà, débrouillez vous avec ça pour vous faire votre propre avis, ou encore mieux, lisez le livre.

Pour conclure, c’est un ouvrage très complet qui offre en bonus de nombreuses connaissances sur l’histoire du paranormal, ce qui n’est pas négligeable.  Le seul défaut de ce livre : il est lourd, aux alentours des 2 kilos. Donc, si vous voulez le lire tranquillou dans les transports, vous oubliez. Son prix fait mal aux fesses aussi, mais bon tout se paye dans la vie. C’est ici que je vous quitte.

Bisous!

 

Source : « Les forces de l’ordre invisible », Philippe Baudouin, éditions « le murmure », 2016.

 

 

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