Avec ce blog, je me suis lancée dans une quête qui peut durer toute une vie : je cherche des preuves de l’existence de l’au-delà.  Lire des livres sur le sujet, c’est bien.  Mais le mieux, c’est d’aller directement sur le terrain. En fouinant sur Internet, j’ai vu qu’un médium se produisait publiquement pas loin de chez moi. Tant pis pour lui, il sera ma prochaine cible.

J’espère qu’il m’aidera à répondre à ma question : les médiums sont-ils seulement de gros arnaqueurs ou il y en a-t-il quelques-uns qui peuvent communiquer avec les Esprits ? A cet effet,  je vais dans les mois à venir,  essayer d’en rencontrer le plus possible, pour me faire un avis sur le sujet.  J’ai donc activé «  le mode  traque » et j’ai assisté à ma première séance de médiumnité publique. La première d’une longue série. Voilà ce que j’en ai retiré.

PREMIERES INCOHERENCES

Déjà, pour le bien de mon enquête, j’ai dû fermer les yeux sur un beau paradoxe.  Allan Kardec, (que le médium présent a cité à maintes reprises), a bel et bien écrit que les séances de médiumnités publiques sont sûrement bidons. Pour vous apporter quelques précisions, M Kardec est celui qui a codifié le spiritisme dans « Le livre des Esprits » et « Le livre des Médiums ». Je le cite : « le vrai spiritisme ne peut pas se donner en spectacle car les Esprits ne répondent pas aux caprices des hommes ».  Hé oui, les Esprits ne sont pas à votre disposition. Si vous obtenez un signe venant du « monde invisible », il y a de fortes chances pour que ceux qui daignent vous répondre, soient ce que l’on appelle des esprits farceurs  et ils  vont vous donner des réponses fantasmagoriques.

Cela ne semblait pas perturber les participants à cette séance : ils n’avaient pas l’air d’être portés sur l’étude de la doctrine spirite (ce n’est qu’une supposition). Ce que les gens voulaient, c’est partager leurs expériences paranormales et avoir des indications sur leur futur.

Autre entorse aux règles conciliées par  M  Kardec : les personnes qui étaient présentes ne posaient  que des questions liées à des considérations matérielles (déménagement, héritage, travail…). Alors que, c’est tout ce qui est déconseillé dans les ouvrages fondateurs du spiritisme. En effet, les Esprits supérieurs ne s’intéressent qu’au progrès de l’humanité. Donc, autant vous dire que les histoires d’oseille ne rentrent pas dans la case de l’élévation spirituelle.

Enfin, ajoutons que les âmes des défunts n’ont pas pour vocation de vous révéler votre avenir (cela dans le but de laisser aux gens leur libre arbitre). Donc, pour résumer, les petits fantômes qui vont vous répondre, vont sûrement vous dire n’importe quoi.  Ou alors, si aucune voix du royaume des morts ne se manifeste, le medium lui-même, pourra improviser des réponses rassurantes à son auditoire.

ET SINON, MONIQUE CA VOUS DIT QUELQUE CHOSE ?

Venons-en au cœur du sujet : comment se déroule une séance de médiumnité publique ? Je ne sais pas s’il y a une règle universelle. En tout cas, là où j’étais, les participants avaient emmené des photos de proches vivants ou morts et les ont confiées au médium. Ce dernier nous a dit qu’il était en contact avec des Esprits (mais pas forcément avec ceux présents sur les photos). Il procédait de deux façons différentes pour faire parler les défunts :

– Le médium avait des communications spontanées d’entités qui concernaient des personnes présentes dans la salle. Le tout est de trouver à qui les messages étaient adressés. Les questions étaient très générales du style : Monique ça parle à quelqu’un ? Madrid ça vous dit quelque chose de ce côté-là ? Je vois un gendarme, un uniforme ça concerne l’un d’entre vous ? Et lorsque que par chance, ça « parlait » à un participant, (en même temps, les questions sont tellement générales que les probabilités sont fortes) le medium s’y accrochait et essayait de creuser le sujet le plus possible, en affinant ces questions.

Le problème, c’est que cela s’est soldé par de nombreux flops. Mais pas de problème, le médium arrivait toujours à rebondir : c’est que cela concernait la personne juste derrière ou alors que tout ça sera parlant dans plusieurs mois. Dans un an, nous serons bluffés par l’exactitude des informations données, même si ça n’a aucun rapport avec notre vie actuelle. OK. Je n’ai pas été pas époustouflée par son pouvoir de communication avec les morts.

-La deuxième approche consistait à se servir des photos laissées par les participants.  Ces derniers devaient se manifester, et dire qui était dessus, lorsque leur tour arrivait. Les questions tournaient autour d’héritage, de problèmes professionnels, de déménagement. Le médium allait dans le sens des gens et donnait des réponses rassurantes et bienveillantes.

Idem pour les problèmes affectifs, si vous voulez avoir des nouvelles d’une personne qui a compté dans votre vie, ne vous inquiétez pas, en général tout va bien. Car oui, pendant cette séance, personne n’a demandé à avoir des nouvelles d’un proche décédé, contrairement à ce que j’imaginais. Est-ce tout le temps comme ça ? Je l’ignore. Il va falloir que j’approfondisse le sujet en allant à d’autres séances…

ALERTE ROUGE POUR LES ASOCIAUX : VOUS ALLEZ DEVOIR ENTRER EN CONTACT AVEC LES VIVANTS.

Il existe un petit risque lors de ses séances de médiumnité publique : celui de croiser des gens un peu… comment dire… TOTALEMENT convaincus de l’existence des Esprits. Ils en sont tellement convaincus que vous vous exposer à différents désagréments du type :

–devoir écouter le nombre infini d’anecdotes concernant les contacts réguliers que ceux-ci auraient avec les fantômes. Tout y passe. J’ai eu le cas de la  maison hantée avec photographie d’Esprit (ou alors une photo d’ombre, c’est au choix). On a aussi ceux qui voient des défunts à tous les coins de rue, ils rencontrent tellement d’entités que ça en devient grotesque. Et puis, pour finir, il y avait quelques cas de témoignages, où les fantômes s’amusent à déplacer des objets chez les gens.

-Devoir écouter les détails de la vie privée des individus à côté de vous, comme les deuils qu’ils ont subis ou leurs problèmes matériels (de taf, d’héritage…). Alors que c’est la première fois que vous les voyez. Quand on est une handicapée des relations humaines comme moi, c’est très gênant.

-Devoir écouter leurs divagations, quand eux même se prennent pour des médiums, et vous font une consultation privée, alors que vous n’avez rien demandé (si si, ça m’est arrivé).  Mais bon, riez intérieurement pour ne pas les vexer.

Sinon, ne vous inquiétez pas,  vous croisez aussi des gens plus… modérés et qui vivent leurs croyances de manière moins exaltée… Le positif, c’est que, même si cette séance avait une odeur bien nauséabonde de FAKE,  c’est une occasion pour les gens d’exorciser leurs peines et leurs angoisses. Cela les rassure face aux obstacles de la vie, et leur permet de s’entourer d’une communauté auprès de laquelle ils peuvent se confier. Ce qui est déjà pas mal.

Pour conclure, je n’ai pas eu de preuves concluantes de l’existence d’une vie après la mort,  lors de cette séance de médiumnité publique. Mais bon, je ne lâche pas l’affaire et je continue de chercher une personne qui est vraiment en contact avec l’autre monde, le monde invisible des Esprits…

PS : Cet article ne prétend pas vous révéler la vérité ultime sur le monde du paranormal car à mon sens, il est dur d’être catégorique sur ce sujet. C’est seulement le compte rendu de ce que j’ai pu observer pendant cette séance de médiumnité publique. Je me suis également appuyée sur quelques lectures dont voici les liens :

-« Le livre des esprits » d’Allan Kardec, éditions « J’ai lu », Paris 2007.

-« Le livre des médiums » d’Allan Kardec, éditions « J’ai lu », Paris 2007.

Photo de Patricia Arquette :

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