Il y a quelques temps, j’ai enfin visité le « Musée des Vampires ». Cela faisait plus de deux ans que je souhaitais m’y rendre. Je savais à peu près à quoi m’attendre, car j’avais eu le temps de choper quelques informations sur Internet. J’avais conscience que ce n’était pas un musée traditionnel. Pour moi, il s’apparente plutôt à un cabinet de curiosités. En effet, il faut prendre un rendez-vous avec le propriétaire de cette « galerie » hors norme, puisque la visite se passe plus ou moins dans son salon. Une fois la date et les horaires fixés, je me suis rendue dans cet endroit atypique…
Entretien avec un vampirologue.
Pour commencer, j’ai eu « de la chatte », car le « Musée des Vampires » va fermer ses portes dans un futur proche, pour une durée de quelques mois. Jacques Sirgent, le maître des lieux a décidé d’effectuer des travaux chez lui : j’ai donc fait partie des dernières personnes à venir, avant que le chantier ne commence.
Votre hôte est un ancien professeur d’anglais, passionné de vampires. Si le cultissime « Dracula » de Bram Stoker est dans votre bibliothèque, il y a fort à parier pour que vous ayez entre les mains, un ouvrage que M Sirgent himself a traduit dans son intégralité.
Une fois que vous aurez passé la porte d’entrée, vous allez être plongé dans un autre monde, pendant au moins deux heures.
Pour accéder au musée, il faut traverser un jardin de l’enfer, parsemé de têtes de morts et de squelettes.
Après cela, vous prendrez place sur un canapé rouge, trônant au fond d’une pièce : c’est ici qu’est entreposée sa collection d’objets sur les vampires, que le propriétaire a réunie tout au long de sa vie.
Une fois bien assis, votre mentor, M Sirgent vous fera partager ses connaissances sur les suceurs de sang et sur le paranormal en général.
En ce qui concerne la visite, sachez que votre guide a une grande culture « vampirique ». Vous pourrez donc lui poser toutes sortes de questions sur le vampirisme dans le monde et à travers les âges. Il pourra certainement répondre à vos interrogations.
En revanche, son discours s’articule autour d’une idée centrale : les vampires sont à la base des créatures pas si horribles que ça, mais la religion s’est chargée de les diaboliser. Cela se défend. Par exemple, il est vrai que les vampires sont les seuls monstres qui ne peuvent pas rentrer chez les gens sans y être invités. Un vrai psychopathe ne se poserait pas la question et déboulerait dans votre baraque pour vous défoncer vous faire du mal, sans vous demander votre avis. Il met aussi en avant dans sa démonstration, que les peurs des gens devraient être utilisées comme baromètre de l’esprit d’une époque. Les monstres seraient une mine incroyable d’informations, que les historiens pourraient utiliser pour leurs recherches. C’est pas faux.
C’est un résumé très simplifié, de ce que j’ai pu entendre il y a quelques jours. Évidemment, il y a des anecdotes un peu plus croustillantes. M Sirgent a une collection impressionnante de films vampiriques (y compris des films de boules : selon lui un des nombreux Dracula version porno, serait la plus fidèle adaptation du roman du même nom, si on enlève les scènes de cul bien entendu). Il pourra vous les mettre sur une clef USB si vous êtes sages.
Pour ce qui est des pièces réunies dans le « Musée des Vampires », vous pouvez y trouver pêle-mêle :
-« la machine à écrire dont s’est servie Bram Stoker pour écrire Dracula »,
-un vieux kit de tueur de vampires,
-une arbalète,
-des portraits et photographies de vampires célèbres,
-des mains chelou,
-des bouteilles de vin (ou de sang frais, j’ai un humour tellement ringard),
– des vieux livres…
Il y en a partout, vous ne saurez plus où donner de la tête.
Alors, ça vaut le coup d’aller au « Musée des Vampires » ?
Votre avis sur cette activité dépendra beaucoup de l’intérêt, que vous pourrez avoir pour le guide et son discours. Si vous avez des troubles importants de l’attention, je pense qu’écouter tout cela pendant plus d’une heure, vous fera transpirer de la rondelle. Ou peut-être que non (quand on aime, on ne se fait jamais chier). Il est vrai que c’est une « mini conférence » très riche en anecdotes. Le bémol, c’est que Jacques Sirgent est tellement à fond, qu’il passe d’une histoire à une autre avec une logique qui lui est propre. Vous pouvez adorer autant que détester. En tout cas, il prend plaisir à partager ses connaissances et à échanger avec les visiteurs, ce qui fait que cela reste un moment plaisant et interactif.
J’ajoute également, que l’endroit ressemble beaucoup au vieux grenier de ma grand-mère : cela peut avoir du charme. C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’il va y avoir des travaux très prochainement (du moins, c’est ce que j’ai conclu). En clair, si vous vous rendez au « Musée des Vampires » en ce moment, et que vous êtes allergique au désordre, vous allez avoir des sueurs froides.
La chose qui est certaine, c’est que ce type de lieu ne court pas les rues. C’est l’unique musée dédié aux vampires en France, voir même dans le monde (et dans la galaxie).
Rassurez-vous, on ne reste pas dans le canapé comme des larves, tout le long de la visite. On a quand même le droit de se lever et de prendre des photos. C’est à la bonne franquette. Donc voici quelques images que j’ai capturées, pour que vous puissiez vous faire une idée de ce à quoi ressemble « Le Musée des Vampires ».
Enjoy !
C’est ici que je vous quitte !
PS : la visite coûte 9 euros et des centimes…