Depuis que je vis en région parisienne, j’essaie de profiter au maximum de la formidable offre culturelle à ma disposition ( avant de revenir finir mes vieux jours en Province). Cela faisait hyyyyyyper longtemps, que je voulais aller à l’exposition « Enfers et fantômes d’Asie », au quai Branly (c’est clair qu’il vous suffit de voir la gueule de mon blog, pour comprendre pourquoi je tenais tant à y aller).
En bonne radine, j’ai profité du fait que l’entrée soit gratos le week-end dernier, pour m’y pointer. Evidemment, je ne fus pas étonnée, lorsque je dus attendre plus d’une heure pour rentrer. Il était évident que je n’allais pas être la seule pince de toute l’Ile de France à m’y rendre, donc j’étais déjà résignée à mon triste sort. Cela ne m’a pas empêchée de maudire toutes les personnes qui avaient le malheur de se trouver dans mon périmètre, pendant cette longue et pénible attente. Je me suis tout de même remise facilement de ces instants de torture : dès mon arrivée, j’ai été happée par toutes ces histoires sordides à découvrir (en bref, j’ai kiffé).
Pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer jusqu’à Paris, les quelques lignes qui vont suivre, vont vous donner l’opportunité de faire la visite par procuration.
1-L’apéro : les achats compulsifs.
Comme je suis faible, je n’ai pas pu m’empêcher de dépenser de l’argent, dans des objets absolument nécessaires à ma survie, dans la boutique du musée ( #pigeon). C’est sûr que ces cartes postales, ce crayon à papier et cette mini boite de bonbons vont m’aider à trouver un sens à ma vie. Mais bon, j’assume mon goût pour les bibelots futiles. Comme le dirait Barjavel « L’inutilité totale, degré suprême du luxe ». Pour le mode de vie minimaliste, on repassera.
Voici comment jeter une vingtaine d’euros par les fenêtres en quelques photos…
2-L’entrée : quand l’enfer s’inspire du monde des vivants.
Pour commencer, je vous lâche une première anecdote : il y a plusieurs siècles, les chinois avaient une vision très bureaucratique de l’au-delà ( à l’image de l’organisation de la société à cette époque). L’administration est un cauchemar à l’état pur, alors imaginez que cela vous poursuivre, une fois que vous avez cassé votre pipe. La mort, ça craint.
3-Le plat principal : le « girl power ».
Nous arrivons enfin dans le vif du sujet. Pour le meilleur et surtout pour le pire, les créatures féminines sont omniprésentes dans les légendes fantastiques asiatiques. Voici mon top 4 :
–L’Oiwa est une des revenantes japonaises les plus célèbres. Comme beaucoup d’esprits, elle revient pour hanter ceux qui lui ont fait du mal de son vivant. Effectivement, la pauvre Oiwa a été défigurée et assassinée par son mari, car il voulait s’en débarrasser pour épouser à la place une jeune fille plus fortunée. Pas étonnant qu’elle se relève d’entre les morts pour lui pourrir la vie.
–La femme-chat ( Kaibyo pour les intimes) se rapproche beaucoup du vampire. Dans des films tels que « Le Chat fantôme du palais d’Arima », elle attrape ses victimes en les attirant vers elle, comme si ces dernières étaient des marionnettes, (on l’y voit tirer comme une malade des fils invisibles). Je ne sais pas si vous arrivez à visualiser la scène, mais c’est ridicule. D’ailleurs, à partir des années 60, la Oiwa et la femme-chat seront de moins en moins présentes sur le grand écran ( alors qu’elles étaient des stars du théâtre et du cinéma de la première moitié du 20ème siècle). Mais il est difficile d’imaginer que la Kaibyo soit totalement morte. Avec le personnage de Catwoman, on assiste à sa renaissance dans la culture pop contemporaine, même si on ne sait pas si les créateurs de la justicière masquée se sont inspirés ou non de la femme-chat japonaise.
-Okiku est le fantôme d’une bonniche qui aurait été exécutée sur une fausse accusation : pour une assiette manquante, elle fut jetée dans un puit. C’est bien connu que lorsqu’un truc disparaît, c’est toujours de la faute à la femme de ménage. Elle reviendra donc toutes les nuits pour hanter ses anciens maitres et compter inlassablement toutes les assiettes de la maison ( comme si elle n’avait rien de mieux à faire).
-Seuls les bolosses ayant regardé « Buffy contre les vampires » dans la trilogie du samedi sur M6 comprendront pourquoi Hannya, créature démoniaque qui venge les femmes des affronts qu’elles ont subies, m’a fait sourire. En fait, les scénaristes de la série se sont certainement inspirés du folklore japonais pour créer le personnage d’Anya, une ex démon dont la mission est d’aider les nanas à prendre leur revanche sur les hommes ( qui au passage redeviendra humaine et se transformera en « monstre », obsédée par le profit, en bonne droguée du système capitaliste).
3- Le dessert : une pointe d’humour noir.
Il y avait quelques extraits de films plutôt atypiques diffusés ( au lieu de vous effrayer, cela va plutôt vous faire marrer) :
Les « vampires sauteurs » chinois m’ont fait hurler de rire. Ceci s’explique par une ancienne coutume qui consistait à attacher les pieds des défunts, lorsqu’on les enterrait. Par conséquent, les vampires qui revenaient parmi les vivants étaient condamnés à sauter comme des gogols.
Pour finir, voici un petit kit de chasseurs de démons made in Asia.
Voilà, je ne vous dis pas tout pour vous laisser un peu de suspens, au cas où vous souhaiteriez y aller. Si c’est dans vos projets, magnez-vous les fesses, parce que cela ne dure que jusqu’au 15 Juillet 2018.
Si vous ne pouvez pas vous déplacer et que cela vous affecte terriblement, vous pouvez vous procurer ces deux ouvrages ( la version pauvre et la version bourge). Ainsi, vous aurez plus d’informations sur les légendes macabres qui sévissent en Asie. Pour ma part, j’ai bien sûr beaucoup apprécié cette exposition, et cela m’a donné envie d’en savoir plus au sujet de la culture asiatique (que je ne connais que trop peu).
C’est ici que je vous quitte!
Adresse :
Musée du quai Branly – Jacques Chirac
37 Quai Branly, 75007 Paris.
Horaires d’ouverture :
Mardi, Mercredi, Dimanche : 11h00-19h00. Jeudi, Vendredi, Samedi : 11h00-21h00.
Age conseillé : 12 ans.
Tarif plein : 10 euros.
Tarif réduit : 7 euros.